Une année mouvementée et animée

Éditorial

Chère lectrice, cher lecteur,

C’est une année mouvementée qui a pris fin il y a quelques mois, et l’année 2022, qui est déjà bien entamée, s’annonce elle aussi animée. Il a beaucoup été question dans les médias de la pandémie de COVID-19 et de la guerre en Ukraine, deux événements qui ont eu un impact sensible sur le service civil et sur le mandat de notre office.

Quoiqu’entièrement différentes, ces situations présentent deux points communs : premièrement, elles n’étaient que partiellement prévisibles, et a fortiori difficiles à se représenter concrètement. Deuxièmement, elles ont exigé une action rapide et réfléchie de la société, et en particulier des autorités chargées des instruments de politique de sécurité. Elles ont mis en avant certaines questions, désormais concrètes : quelles prestations les organisations relevant de l’obligation de servir que sont l’armée, la protection civile et le service civil doivent-elles fournir lorsque des situations extraordinaires nécessitent un apport de ressources ? Et quelles prestations sont-elles en mesure de fournir ? Elles ont attiré l’attention sur la nécessité, déjà constatée pendant les différents exercices de crise, de coordonner ces prestations sur les plans stratégiques et opérationnels. Au-delà des interventions des militaires, des membres de la protection civile et des civilistes, je pense à la coordination de l’aide fournie par des volontaires, par le secteur privé et l’ensemble du marché du travail.

« Penser et agir de manière intégrée est indispensable à l’optimisation et au développement du système de l’obligation de servir. »

Le service civil est un des acteurs de cette structure générale. Ce qui compte lors de la maîtrise d’une crise et pendant la phase de rétablissement qui suit, c’est l’ensemble de l’aide apportée. Il faut qu’elle soit ciblée, complémentaire et efficace. Pour atteindre cet objectif, les organisations relevant de l’obligation de servir doivent non seulement coordonner la planification et la conduite des opérations en cas d’événement, mais aussi développer en amont leur connaissance et leur compréhension les unes des autres. En un mot comme en cent : penser et agir de manière intégrée est indispensable à l’optimisation et au développement du système de l’obligation de servir. Une vision limitée aux catégories des différentes organisations ne permet pas de répondre aux exigences toujours plus complexes posées au système de l’obligation de servir. Les derniers événements ont mis ce fait en évidence.

Christoph Hartmann, directeur (© Markus A. Jegerlehner)

Chaque crise met au défi la société, chaque guerre amène son lot de malheur et de souffrance. À un tout autre niveau, les situations qui sortent de l’ordinaire font réfléchir et modifient les processus de formation d’opinion et de décision. À l’avenir, quelles tâches faudra-t-il confier aux personnes astreintes au service, dans des situations normales, particulières ou extraordinaires ? Comment faut-il organiser le service obligatoire afin d’assurer à long terme l’accomplissement de ces tâches ? À quels acteurs de la société faut-il faire appel pour obtenir un soutien aussi efficient que possible, et dans quels domaines doivent-ils intervenir ? L’attention du public a été attirée sur ces questions et je suis convaincu que les enseignements tirés des événements que nous avons traversés favorisent un large débat pragmatique et poussent les politiques à prendre des décisions qui tiennent sur la durée. Dans cette perspective, l’Office fédéral du service civil met à profit ses compétences et son expérience ; il participe au débat dans une approche constructive, libre de parti pris et axée sur les résultats.

L’année passée, le personnel du CIVI et moi-même avons une nouvelle fois pu mesurer à quel point les civilistes prennent leur engagement à cœur et le sérieux avec lequel ils s’acquittent de leurs obligations. De leur côté, les établissements d’affectation ont largement contribué à ce que les civilistes accomplissent leur service avec rigueur et efficacité. En tant que directeur de l’office, j’ai eu plaisir à voir les civilistes et les établissements d’affectation collaborer avec les autres personnes astreintes au service et avec les acteurs privés afin de faire face à de nouvelles nécessités, fournissant une aide précieuse à la société, dans les domaines où les besoins étaient les plus aigus. Je tiens à les en remercier ici.

Le rapport annuel que nous vous présentons aujourd’hui met en lumière un engagement de cette nature, dans un domaine relevant du quotidien, et où le besoin de soutien est criant. En effet, il donne un compte rendu des premiers mois de réalisation du projet pilote « Assistance ambulatoire ».

Je vous remercie de votre intérêt et me réjouis de continuer à travailler avec vous.

Christoph Hartmann
Directeur

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